17 février 2011

Matthieu MELANO, le boulanger Marrakchi !

Grand passionné depuis toujours par ce fabuleux pays aux multiples facettes qu'est le Maroc, Matthieu Mélano y est aujourd'hui résident avec sa charmante femme du côté de Marrakech.
Il nous conte aujourd'hui son parcours de boulanger baroudeur, qui lui a permis d'acquérir de l'expérience ainsi qu'une richesse culturelle importante au cours de ses différents jobs. Depuis quelques années maintenant au Maroc, il a su en épouser les us et coutumes à la perfection. J'en profite pour le remercier de son accueil toujours très chaleureux...




Nom : MELANO

Prénom : Matthieu
La boulangerie, après le BAC, ce n'est pas politiquement correct, aux yeux du plus grand nombre. Quelle a été la réaction de ton entourage quand tu leur as annoncé ton choix ?
J’ai un peu tout entendu : "Tu es fou", "tu ne te rends pas compte", "tu as raison…"
J’ai voulu commencer la boulangerie en 3ème. Pour mes parents il était évident que je devais d’abord passer mon bac et ensuite faire ce qu’il me plait.

Des boulangers et pâtissiers professionnels me conseillaient plutôt d’entrer en apprentissage le plus vite possible : "La boulangerie ça s’apprend à 15 ans, pas à 20 ans".
Au final, j’ai patienté 4 ans, j’ai eu mon bac comptabilité. Je suis rentré au CFA BPF qui n’inscrivait QUE des bacheliers. J’ai rencontré un peu de difficultés pour trouver un employeur qui veuille embaucher un apprenti de 20 ans (salaire plus élevé qu’un apprenti de 15 ans). Mais tout s’est finalement fait dans de bonnes conditions.

France ou étranger. Quel a été ton parcours depuis la fin de ta formation en boulangerie au CFA BPF et que fais tu aujourd’hui?
J’ai longtemps souhaité venir travailler au Maroc. Tout en occupant des postes de boulanger dans l’Oise, je consultais les annonces. J’ai répondu à une annonce pour l’ouverture d’un salon de thé français en Egypte, à Hurghada. Je suis parti mais le projet n’était pas finalisé et a pris du retard.


Après 3 mois, je suis rentré en France pour repartir en Martinique (1 an pour une boulangerie Banette). Seulement 1 an car le salaire était plus bas qu’en métropole et le coût de vie plus élevé :-(
J’ai quand même eu le temps d’effectuer un stage chez les Moulins Storione à Marseille, ensuite je suis revenu dans l'Oise. Du travail interrompu par des séjours au Maroc, où j’ai enfin trouvé une place, un poste de technicien boulanger pour un moulin à Casablanca (groupe Fandy).


J’ai ainsi pu effectuer un stage chez AIT au Moulin Soufflet de Corbeil-Essonnes.
Ainsi après deux ans passés chez Fandy, j’ai été sollicité pour l’ouverture d’une boulangerie Kayser à Tanger. Pour cela il a fallu revenir 6 mois dans les boulangeries Kayser à Paris.
Le choc a été violent. Sur plusieurs points dont je passerai les détails, l'ouverture de Kayser Tanger s’est donc faite sans moi.
Je suis reparti illico au Maroc ou j’ai pu retrouver un poste similaire à celui que j’avais chez Fandy mais chez un groupe concurrent à Marrakech : les Grands Moulins du Tensift du groupe Forafric. Je travaille toujours pour ce groupe aujourd'hui pour la minoterie May Mouna comme technicien.


Tu rencontres un jeune qui hésite à devenir boulanger. Sois franc : cite 2 avantages qui te paraissent majeurs et 2 inconvénients (y'a pas de raison, y'en a aussi !).
Avantages :
- Toujours du travail, jamais de chômage (à moins de le vouloir…)
- Opportunités intéressantes à l’étranger pour ceux qui veulent voyager un peu.

Inconvénients :
- L’ALLERGIE ! (25% des boulangers dont 10% asthmatiques)
- Rythme et horaires de travail parfois difficiles.

Imagine : aujourd'hui, tout est à refaire. Signes-tu toujours pour la boulangerie ou changes-tu de métier ?
Bien sur, avec peut être le passage du BP/BM à l'INBP que je n'ai pas eu le temps de passer.

Pour finir, quel est ton produit de boulangerie ou pâtisserie « chouchou » ?
La brioche vendéenne !


Si je te dis CFA-BPF :
Sincèrement, deux très bonnes années. Deux ans de formation avec Bernard Comboroure et Christophe Cressent, avec qui la boulangerie prend une autre dimension. Elle est valorisée, bien enseignée et devient passionnante. Un CFA « ordinaire » ne m’aurait peut-être pas autant plu.

1 commentaire:

aneca a dit…

Super ton parcours, félicitation pour ce que tu es devenu!