Aujourd'hui en Angleterre pour encore quelques temps, Djimmy est un infatigable voyageur qui a traversé les 5 continents, grâce notamment à sa capacité d'adaptation mais surtout à son métier : boulanger.
Partons en voyage avec ce boulanger "nomade" hors du commun!
Nom : PERRIGAULTPrénom : Djimmy
Promo : 2000 - 2001
La boulangerie, après le BAC, ce n'est pas politiquement correct, aux yeux du plus grand nombre. Quelle a été la réaction de ton entourage quand tu leur as annoncé ton choix ?
Etonné, surpris. J'ai passé un bac comptabilité gestion, puis un BTS (pas fini) et j'ai travaillé dans un cabinet comptable pendant 12 mois. Alors le changement a été brutal pour les personnes qui m'entourent. Mais « boulanger » est le métier que je voulais faire depuis que j'étais petit, et voyager m'a toujours semblé naturel, donc ils ont compris !!!
Un métier manuel n'avait pas bonne réputation, il y a 10 ans, j'espère que les mentalités ont changé....
France ou étranger, quel a été ton parcours depuis la fin de ta formation en boulangerie au CFA BPF?
Avant la formation je voulais partir à l'étranger de part mon métier, c'est pour ça que j'ai passé un BEP/CAP au CFA BPF de l'INBP. Les cours sont plus poussés que pour un BEP/CAP "normal". Le CFA BPF me semblait tout à fait adéquate comme formation pour qu'un "boulanger français" sache s’adapter n'importe où.
Après la formation au CFA BPF, j'ai travaillé dans la grande distribution pendant 6 mois en France. Expérience intéressante car j'étais chef de ligne, responsable de 8 personnes, avec une production de 90 000 baguettes par jour. Mon expérience en comptabilité m'a énormément servi, beaucoup plus de calculs, d’organisation de travail que de boulange.
Suite à ce travail, je suis parti en Asie (Inde et Thaïlande), où j'ai pu mettre en œuvre les compétences apprises à l'INBP. J'ai ainsi pu transmettre localement mon savoir-faire.
Puis l’Australie dans une boulangerie allemande où j'ai développé une petite gamme de produits français et où j’ai pu, là aussi, transmettre mon savoir-faire français à un ouvrier australien.
Ensuite l’Israël. En premier j'ai travaillé dans une boulangerie danoise où le chef d'entreprise m'a donné comme mission d'organiser la production de ses boulangers inexpérimentés et, là aussi, de développer une gamme française (baguettes, viennoiseries…) et de former ses ouvriers à ces nouvelles recettes.
Dans un second temps, avec ma compagne nous avons créé notre boulangerie artisanale. Le concept était « tout artisanal », jusqu'au pétrissage à la main !
Nous avons commencé dans le garage, et oui c'est encore possible de commencer comme ça dans certains endroits ! :-). Rapidement, notre petite entreprise a grossi, mais suite à des problèmes légaux nous avons dû arrêter et partir.
Puis l'Irlande où nous avons repris le concept commencé en Israël : faire du pain et de la viennoiserie à la maison, à la main et les vendre. Mais cette fois-ci nous avons fait les marchés, et vendu à des cafés, brasseries...
Puis retour en Thaïlande où j’ai travaillé pour un hôtel fréquenté par des touristes occidentaux. Là aussi produits français à l'honneur.
Retour en Inde quelques temps, là aussi dans un hôtel touristique.
Départ pour les Etats-Unis à Springfield, dans une boulangerie locale, puis vente directe au particulier sur un stand, là aussi production sans machine.
Séjour en Inde, avec création d'une boulangerie, café, sandwicherie : fabrication de baguettes, viennoiseries françaises, plus divers pains spéciaux du monde (glanés durant mes différents voyages), production artisanale, pétrissage à la main encore une fois.
Un passage en Espagne, avec une production artisanale sur le même principe et vente sur les marchés et\ou dans les restaurants de pains français et autres spécialités.
Encore une fois l’Inde, pour une autre création de boulangerie-sandwicherie artisanale.
En ce moment, je suis en Angleterre où je travaille dans une boulangerie anglaise.
Ma prochaine destination sera l’Israël, où je prépare déjà l’ouverture d'une boulangerie française pour le début de l'année prochaine. Si cela fonctionne !!!?
Voilà mon parcours atypique, en résumé condensé de ces 9 dernières années, sans trop le compliquer.
Tu rencontres un jeune qui hésite à devenir boulanger. Sois franc : cite les 2 avantages qui te paraissent majeurs et 2 inconvénients (y'a pas de raison, y'en a aussi !).
Moi je lui dis :"N'hésite plus à devenir boulanger."
Pour moi les avantages d'être aller au CFA BPF de l'INBP sont nombreux. En premier la possibilité de travailler n'importe où dans le monde, en tant que boulanger. Mais attention pas n'importe quel boulanger, un "boulanger français". Et cela fait la différence. Vous pouvez me croire !
Comme vous l'avez découvert dans mon parcours professionnel, un autre avantage pour moi est de pouvoir travailler seul, petit à petit, à la main, ce qui peut sembler hors du temps !!!
Et si je peux me permettre un troisième avantage de ce métier c'est la créativité inépuisable. Commencer la journée avec un sac de farine, un levain, du sel et de l'eau et quelques heures plus tard avoir un produit fini, fait de ses mains, c’est extraordinaire….
Inconvénient en ce qui me concerne, les allergies à la farine de temps en temps et peut-être aussi la pénibilité du travail surtout quand on pétrit comme moi à la main ;-).
Imagine : aujourd'hui, tout est à refaire. Signes-tu toujours pour la boulangerie ou changes-tu de métier ?
Je refais la même chose sans aucune hésitation possible !
Pour finir, quel est ton produit de boulangerie ou pâtisserie « chouchou »?
La baguette française et la pâte levée feuilletée avec toutes ses possibilités.
Si je te dis CFA-BPF :
Le CFA BPF, c'est Bernard Comboroure, un super formateur avec un cœur énorme. Quel bonheur d'avoir appris la boulangerie avec lui.....
Le mot de la fin (s’il y a ) :
La boulangerie m'a permis de réaliser mes rêves, de voyager, de créer, et surtout de partager mes connaissances diverses et variées au fil de mes rencontres.
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