Pour passer l'été, direction le sud et le soleil avec Julien !
Julien Pietravalle (ancien formateur INBP) y est aujourd'hui chef d'entreprise sur la côte d'Azur à Sainte Maxime dans le var. Il nous fait partager aujourd'hui son point de vue sur le métier de boulanger, côté employeur.
Nom : Pietravalle
Prénom : Julien
Promo : 1998 / 99
La boulangerie, après le BAC, ce n'est pas politiquement correct, aux yeux du plus grand nombre.
Quelle a été la réaction de ton entourage quand tu leur as annoncé ton choix ?
Assez froid envers cette décision d'autant plus que mes frères et sœurs ont fait de longues études. Un est ingénieur Agro et l'autre docteur en Immunologie.
De toutes façons je ne leurs ai pas laissé le choix car je ne voulais plus aller à la fac. Il me fallait apprendre un vrai métier.
Ils ont fini par le comprendre et tout s'est bien passé par la suite. A ce jour, mes parents sont je pense assez fier de moi car je suis le seul qui a eu le courage de m'installer à mon propre compte.
En terme de revenu je me débrouille pas trop mal et en plus je capitalise sur le long terme. Tout ce qui va à la banque sous forme de remboursement sera pour moi le jour ou l'on revendra.
France ou étranger. Quel a été ton parcours depuis la fin de ta formation en boulangerie au CFA BPF ?
Après mon CAP BEP au CFA BPF :
Un an de boulangerie en principauté d'Andorre et un ras le bol de la fabrication (de la productivité). L'idée était déjà de s'installer et j'ai fait le choix d'aller travailler chez un meunier afin de faire un tour d'horizon du métier. A l'époque j'ai fais ce choix car il me semblait que la représentation était la meilleure façon pour faire le tour d'un métier dans lequel je suis rentré tard (21 ans). Ensuite j'ai été commercial pour un meunier dans le sud ouest, puis formateur de proximité, toujours dans le sud ouest, pour le compte de l'INBP.
Tu rencontres un jeune qui hésite à devenir boulanger.
Sois franc : cite les 2 avantages qui te paraissent majeurs et 2 inconvénients (y'a pas de raison, y'en a aussi !).
Avantage 1: On peut se donner dans ce métier le niveau que l'on veut.
Rester ouvrier, devenir représentant, technicien de labo, formateur, chef d'entreprise... Et dans toutes ces fonctions, on peut encore évoluer. Le champ de vision d'un boulanger, selon ses compétences et surtout ses motivations est totalement ouvert.
On peut se vendre un peut partout dans le monde.
Avantage 2: Le salaire. On souffre pas mal en France d'un manque de bonne main d'oeuvre alors si le gars qui veut travailler est vaillant si il envoit un peu et qu'il prend des responsabilités, il peut vite arriver au 2000 euros net + primes de Noël....avec un CAP.
Avec un bac + 2(BTS ou IUT) tu parts au smic et au bout de 2 ou 3 ans si tu es un peu débrouillard tu vas faire 1300 euros net. Au bout de 5 ou 6 ans tu vas plafonner à 1800.
Dans mon entreprise tu commences avec CAP à 1500 net. Après 3 ou 4 mois si tu es bon c'est 1650 euros, plus mutuelle, plus plan épargne entreprise+prime de Noël.... J'ai dit si tu es bon. Si tu n'avances pas tu restes pas.
Mon chef a declaré chez moi cette année 28000 euros environ. Ahh il fait des heures. C'est travailler + pour gagner + un truc comme ca y paraît...
Imagine : aujourd'hui, tout est à refaire.
Signes-tu toujours pour la boulangerie ou changes-tu de métier ?
Comme je le disais plus haut, l'avantage de la boulangerie c'est qu'on peut tout y faire, on peut voyager, on peut bien y gagner sa vie.
Mon problème est que je suis d'un naturel curieux et qu'apprendre un autre métier ne me dérangerait pas.
La boulangerie m'a demandée beaucoup de sacrifices mais je croix que ce n'est pas spécifique à la boulange, c'est parce que j'avais envie de réussir que je me suis autant investi.
Aujourd'hui je dois avoir à peu de chose près les revenus d'un médecin de campagne, je capitalise sur mon fond, j'arrive à prendre du temps pour moi (hors période de fête ou saison), je cours, je joue au golf, je plonge en bouteille quelques fois.
OUI, je recommencerais, de toute façon même dans un autre métier, avec ou sans étude, tu n'y arrives pas si tu ne travailles pas.
Pour finir, quel est ton produit de boulangerie ou pâtisserie « chouchou » ?
C'est le pain en général.
Je prends beaucoup de plaisir à voir ce produit se transformer au fil des heures. L'aboutissement étant la sortie du four où tu as (lorsque tu sors le produit que tu veux) un sentiment de fierté. N'en parlons pas lorsque tu le romps et que tu y met un bout de saucisson accompagné d'un bon rouge, alors là c'est le pied.....
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